Jean M. Auel
publié en 2002
641 pages
Genre : roman (pré)historique
Titre original : The Shelters of Stone
Cinquième tome de la série Les enfants de la terre

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.

Rassemblés sur la corniche calcaire, les Zelandonii les regardaient approcher.

[…]

– Je vais prévenir Jondalar, dit-elle avant de baisser la tête vers son bébé.

***

Entre le confinement, le déconfinement, la bibliothèque municipale fermée depuis près de trois mois et les commandes de livres passées sur Internet pour ma sélection du Challenge Lecture 2020 qui prennent leur temps pour arriver jusqu’à l’appartement, je suis obligée de me rabattre sur la suite de la saga préhistorique de Jean M. Auel pour trouver quelque chose à lire.
Pauvre moi, contrainte de lire ce volume que j’adore pour oublier celui que j’aime moins. Quels sacrifices ne faut-il pas faire pour satisfaire sa passion !

Dire que j’avais officiellement annoncé, vidéo à l’appui, que je me lancerais dans « La roue du temps » cette série de fantasy signée Robert Jordan dont les 22 volumes prennent la poussière depuis des années sur les étagères de ma bibliothèque, si jamais nous devions être confinés. Mais à ma décharge, je n’avais pas prévu que je serais en confinement ET en télétravail !

***

Après une longue traversée du continent, Ayla et Jondalar sont enfin arrivés au terme de leur voyage, chez les Zelandonii.
La jeune femme fait connaissance de ceux qui deviendront sa famille et son peuple. Si la plupart l’accueillent chaleureusement, certains sont réfractaires aux idées nouvelles qu’elle apporte, voire hostiles. Mais tout ce que désire Ayla, c’est s’unir enfin à Jondalar, apporter un bébé à son foyer et avoir une vie normale. La Grande Mère lui réservera-t-elle un autre destin ?

***

Curieusement, si ce volume est l’un de mes préférés de la série, je n’ai pas grand-chose à en dire. Il n’est pas marquant par l’histoire ou les rencontres, il est simplement extrêmement plaisant à lire. Comme un point final à l’histoire, qui n’appelait pas forcément une suite.

Le récit se déroule de manière fluide malgré la quantité d’informations sur l’organisation des cavernes ou les nombreuses personnes dont Ayla fait la connaissance.
Jean M. Auel nous entraîne dans une leçon vivante sur ce peuple préhistorique, leurs us et coutumes. Un peu comme dans le troisième tome avec les Mamutoï, mais de manière plus poussée. Sans doute parce qu’il s’agit du peuple qu’Ayla choisit de faire sien pour l’amour de Jondalar, attaché à ses racines.

La toute première fois que j’ai lu cette série, « Les refuges de pierre » en était le dernier volume. Et je trouvais qu’elle formait un tout cohérent.
Depuis le tremblement de terre qui a fait d’elle une orpheline à l’âge de cinq ans, Ayla est en quête du peuple qu’elle fera sien, définitivement. Et si la plupart de ceux qu’elle a croisés sur sa route lui ont offert cette possibilité, sa quête personnelle s’achève ici avec le peuple de son compagnon. Qui sera aussi celui de son enfant à naître.
Mais Ayla n’est pas une femme comme les autres. Les épreuves qu’elle a traversées, les cultures différentes auxquelles elle a été confrontée font d’elle une personne qui réfléchit, questionne et s’autorise à remettre en question les croyances établies.
Et c’est finalement ce qui appellera une suite. Son destin ne peut être celui d’une simple mortelle, compagne et mère. Il se devine dans son talent de guérisseuse, dans ses questionnements, dans les visions qui la bouleversent depuis que Creb l’a tirée du néant de la préparation sacrée qu’elle n’aurait dû boire. Dans les certitudes de ceux qu’elle a croisés, de Creb à Zelandoni.
« Ayla tenta d’échapper au regard impérieux. Puis, dans les profondeurs de son être ou les chemins de son cerveau, elle trouva des ressources nouvelles. Elle sentit une force croître en elle et sut qu’elle n’était plus dominée par la doniate, que c’était elle au contraire qui avait pouvoir sur Celle Qui Était la Première. Elle soutint son regard avec un sentiment de puissance et d’autorité qu’elle n’avait jamais éprouvé auparavant.
[…]
Quoique ébranlée, Zelandoni recouvra rapidement sa maîtrise d’elle-même. Elle fit mine de partir mais revint sur ses pas et considéra de nouveau Ayla, non plus avec ce regard qui avait débouché sur un choc de deux volontés, mais d’une manière directe et pénétrante.
– Viens me dire maintenant que tu n’es pas Zelandoni, murmura la doniate. »

***

Lire la critique du premier tome de la série, Le clan de l’ours des cavernes.
Lire la critique du deuxième tome de la série, La vallée des chevaux.
Lire la critique du troisième tome de la série, Les chasseurs de mammouths.
Lire la critique du quatrième tome de la série, Le grand voyage.