Jean M. Auel
publié en 1980
373 pages
Genre : roman (pré)historique
Titre original : The Clan of the Cave Bear
Premier tome de la série Les enfants de la terre

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.

L’enfant nue quitta l’auvent de peaux de bêtes pour courir vers la crique nichée au creux d’un méandre de la petite rivière.

[…]

La dernière chose qu’Ayla entendit avant de disparaître derrière l’énorme rocher fracassé par le tremblement de terre, ce fut la plainte déchirante de Durc :
– Maama… ! Maaama… ! Maamaaa… !

***

Ce roman, je l’ai lu pour la première fois il y a une dizaine d’années. Il m’avait été chaudement recommandé par une psychologue qui connaissait mon amour de la lecture et mes tourments intérieurs. Elle semblait tellement persuadée qu’il allait me plaire que je n’ai pas eu le cœur de lui avouer que la préhistoire me laissait totalement indifférente.
Mais bon, comme je suis incapable de résister à la curiosité, surtout face à un livre, je l’ai ouvert. Et j’ai commencé à lire les premières lignes. Juste pour voir. Parce que non, vraiment, la préhistoire…
Et là, surprise ! J’ai lu d’une traite le premier chapitre, regrettant déjà de devoir m’interrompre pour rentrer à la maison.

Si aujourd’hui je le relis pour la… sixième, septième fois, c’est parce que j’étais malade la semaine dernière et que retrouver un livre aimé, c’est un peu comme un doudou confortable quand on est mal fichu. Rassurant. Familier. Ça fait du bien, au moral comme au physique – bah oui, on pense moins à se moucher toutes les cinq minutes quand on plonge dans un roman qui nous passionne !
Et d’abord, c’est la faute de Chamallow, qui l’a sorti de son étagère pour l’inclure dans sa sélection du Challenge Lecture 2020 que nous avons décidé de relever cette année. Oui je balance, même pas peur !

***

Dans le premier tome de cette série préhistorique en six volumes, Jean M. Auel nous emmène à la rencontre d’Ayla, petite fille de cinq ans dont la famille vient de périr dans un tremblement de terre. Seule au monde, affaiblie et blessée, elle est recueillie par un clan d’une autre espèce que la sienne, plus ancienne mais tout aussi humaine.
Soignée par la guérisseuse qui ne tarde pas à la considérer comme sa propre fille, elle finit par être intégrée au Clan par son chef, sage et réfléchi, et en apprend les us et coutumes sous la houlette de son puissant sorcier, intrigué par cette autre race.
Mais la vie n’est pas facile pour Ayla, si différente de sa famille d’adoption. Physiquement elle est plus grande, plus vive, plus laide. Plus intrépide aussi. Elle enfreint certaines règles, amène le clan à se remettre en question, suscite bouleversements et passions.

***

Vu que j’en suis à ma sixième ou septième relecture, vous ne serez pas surpris d’apprendre que j’aime « Le clan de l’ours des cavernes » !

Tout d’abord, le roman nous fait découvrir une période qui nous est bien peu familière.
Loin des cours d’histoire de primaire, Jean M. Auel rend vivante la préhistoire. Décor posé, faune et flore en toile de fond avec une trame principale inspirée par des découvertes récentes sur nos lointains ancêtres, il y a quelques 35 000 ans.
Au fil des pages, on découvre leur vie quotidienne, leur mode de communication. Leurs coutumes et leurs croyances. Leur intelligence et leur humanité.

Mais le cours d’histoire est bien vite supplanté par l’histoire d’Ayla, attachante héroïne que l’on voit grandir et tenter de s’intégrer. Pas facile d’être différente, déjà à l’époque.
Autour de l’enfant des Autres, gravite le clan. Sa guérisseuse à l’âme généreuse qui connaît tout des plantes. Son sorcier défiguré aux dons immenses : intelligence, mémoire et télépathie. Son chef respecté et réfléchi, pour qui les intérêts du clan passent avant tout. Hommes et femmes aux tâches bien définies, strictement réparties selon le sexe.
Et l’on ne peut s’empêcher de compatir aux difficultés d’Ayla. De vivre avec elles ses révoltes et ses choix. De s’enthousiasmer de ses bonheurs, de ses victoires. De pleurer avec elle, aussi.

Mais je préfère vous prévenir, lire « Le clan de l’ours des cavernes » n’est qu’un prélude. Il y a cinq autres volumes qui vous attendent sur les étagères de la bibliothèque ou de la librairie !

***

Lire la critique du deuxième tome de la série, La vallée des chevaux.
Lire la critique du troisième tome de la série, Les chasseurs de mammouths.
Lire la critique du quatrième tome de la série, Le grand voyage.
Lire la critique du cinquième tome de la série, Les refuges de pierre.