Jean M. Auel
publié en 1990
656 pages
Genre : roman (pré)historique
Titre original : The Plain of Passage
Quatrième tome de la série Les enfants de la terre

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.

À travers la brume poudreuse, la femme aperçut au loin un faible mouvement et se demanda s’il s’agissait du loup qu’elle avait vu gambader quelques instants plus tôt.

[…]

Et moi aussi, songea Ayla.

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Pour continuer sur ma lancée, alternant entre les belles découvertes pour le Challenge Lecture 2020 et les retrouvailles avec ma saga préhistorique préférée, me voici partie pour un grand voyage à travers les plaines du continent européen il y a des milliers d’années.
Autant vous prévenir tout de suite, cette critique sera particulièrement brève, le quatrième volume de la série de Jean M. Auel étant celui que j’apprécie le moins pour des raisons que je détaillerai – rapidement – après le résumé.

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Après quelques mois passés avec les Mamutoï, Ayla choisit d’accompagner celui qu’elle aime dans un long voyage vers l’ouest, qui doit les mener vers la famille de Jondalar et les cavernes des Zelandonii.
En chemin, ils rencontrent différents peuples, souvent effrayés par leurs compagnons de route – deux chevaux et un loup – mais rapidement amicaux. Enfin, la plupart d’entre eux…

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Dans une série, qu’elle soit littéraire, cinématographique ou télévisuelle, il y a toujours les meilleurs épisodes et les moins bons. Ou plutôt, ceux que l’on préfère et ceux sur lesquels on ferait volontiers l’impasse même s’ils ont leur utilité sur l’entièreté de l’histoire. Je suis sûre que vous voyez ce que je veux dire !
« Le grand voyage » est typiquement dans la seconde catégorie. Pour plusieurs raisons.

D’abord la répétition.
Ce voyage est une succession de rencontres qui se déroulent presque toujours selon le même schéma : la crainte, les explications, les découvertes partagées, l’aide apportée, l’amitié, les adieux. Alors oui, on est contents de retrouver ceux que Jondalar avait croisés à l’aller avec son frère, mais heureusement qu’il y a les S’Armunaï pour dynamiser un peu tout ça.
Dans la même veine, il y a les ruminations cycliques de Jondalar qui s’inquiète, au choix, de la durée future du voyage, de la longueur de leurs arrêts, de la possibilité d’arriver trop tard au glacier pour le traverser. À un moment on a juste envie de lui dire « Bon OK mon grand, c’est un long voyage et tu es pressé de rentrer chez toi. Mais vu que tu es parti depuis plusieurs années, quelques mois de plus ne feront pas une grande différence, alors arrête de te (nous) prendre le chou avec ça ! »

Ensuite, et c’est pour moi le plus gros défaut, j’ai très souvent l’impression de lire un état des lieux de la faune, de la flore et de la géologie préhistoriques.
Dans les premiers tomes de la série, ces informations étaient judicieusement amenées, par petites touches qui posaient le décor. Là, c’est de grosses tartines indigestes qu’à la relecture, je me contente de zapper pour me focaliser sur l’histoire et ses péripéties. Du coup, les 650 pages sont vites lues, c’est l’avantage !

Le seul point positif que je retiens, c’est que ce voyage géographique est également l’occasion d’une évolution dans les convictions de Jondalar. Peut-être est-ce là la justification des longueurs, les croyances ancrées en nous depuis l’enfance ne peuvent s’effacer sans un long cheminement personnel.
Pour finir, je dirais que c’est un livre à lire une fois, idéal avant de s’endormir pour certains passages. Mais il a sa place dans l’intégralité de la série, et sa justification des longueurs dans la longueur de la traversée du continent.

Bon, on passe au cinquième tome ?

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Lire la critique du premier tome de la série, Le clan de l’ours des cavernes.
Lire la critique du deuxième tome de la série, La vallée des chevaux.
Lire la critique du troisième tome de la série, Les chasseurs de mammouths.
Lire la critique du cinquième tome de la série, Les refuges de pierre.