Jane Austen
publié en 1811
290 pages
Genre : roman
Titre original : Sense and Sensibility

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, que ce soit en librairie, à la bibliothèque ou sur les étagères d’un ami, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus. Et c’est parfois très parlant !

La famille Dashwood habitait depuis longtemps dans le Sussex.

 

Entre Barton et Delaford, les communications étaient constantes, comme c’était naturel quand on songe à la vive affection familiale qui unissait leurs habitants, et, chose rare et méritoire, bien que sœurs et à peu près continuellement ensemble, Elinor et Marianne purent vivre sans aucune dispute et sans amener entre leurs époux le moindre désaccord.

 

Enthousiasmée par ma lecture d’« Orgueil et préjugés », j’ai décidé de faire une pause dans le Challenge Lecture 2018 des Éditions J’ai lu pour poursuivre ma découverte de l’œuvre de Jane Austen avec son premier roman, « Raison et sentiments ». Je l’avoue, mes attentes étaient élevées après le plaisir pris lors de ma précédente rencontre avec cette auteur ! Sans doute un peu trop…
Mais commençons par le commencement, de quoi parle donc ce roman ?

De manière complètement inattendue, dans « Raison et sentiments » Jane Austen nous fait partager les aventures sentimentales des deux sœurs aînées de la famille Dashwood. Ça vous rappelle quelque chose ? C’est étrange, moi aussi… Il y a effectivement beaucoup de points communs entre les deux romans, au-delà du simple fait qu’il s’agit de romances se déroulant dans la bonne société anglaise du 19ème siècle.
Pourtant, de la différence essentielle vient ma plus grosse déception. Alors que « Orgueil et préjugés » est un roman vivant truffé de pointes d’humour grâce à la vision rafraîchissante d’Elizabeth Bennet, « Raison et sentiments » est écrit dans un style tellement compassé et ampoulé que ça en devient une plaie à lire. Impossible de s’identifier aux personnages et de compatir aux malheurs des demoiselles Dashwood ! Et pour rajouter encore à ma déception, l’auteur semble hésiter sans cesse entre un point de vue extérieur (le sien ?) et celui d’Elinor. Ça ne m’a pas aidée à m’attacher aux deux sœurs.
Pourtant les ingrédients étaient là : deux tempéraments différents – la raisonnable et la passionnée – des amours contrariées, des rebondissements plus ou moins convenus, des quiproquo qui auraient dû être drôles, un dénouement heureux après avoir frôlé le drame. Mais non, la mayonnaise n’a pas pris cette fois.

Je n’ai finalement pas grand-chose de plus à en dire, si ce n’est que j’aimerais beaucoup découvrir les adaptations cinématographiques de ces deux œuvres.