Jean M. Auel
publié en 1985
630 pages
Genre : roman (pré)historique
Titre original : The Mammoth Hunters
Troisième tome de la série Les enfants de la terre
Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.
Tremblante de peur, accrochée à l’homme qui la dominait de sa haute taille, Ayla regardait approcher les inconnus.
[…]
Mais pendant que Ranec, artiste pétri de talent, de charme, d’esprit, regardait la femme de son cœur s’en aller, son sourire s’était figé, et ses yeux noirs rieurs débordaient de larmes.
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Je dois le reconnaître, j’ai un défaut.
Bon, j’en ai même plus d’un, mais en tant que lectrice qui partage ses impressions sur les romans lus, j’ai un gros défaut : je procrastine sans cesse la rédaction de mes critiques, au point qu’il m’est arrivé plus d’une fois de devoir faire l’impasse sur un roman que j’aurais pourtant aimé partager avec vous. C’est pour cette raison que je me suis imposé une règle, ne pas commencer un nouveau livre tant que la critique du précédent n’est pas en ligne. Être privée de lecture est censé être une motivation suffisante pour ne pas trop traîner !
Une seule exception, je m’autorise un roman lu et relu entre deux nouveautés, histoire de ne pas dépérir littérairement ! Et c’est pour cette raison, entre autre, que j’alterne entre le Challenge Lecture 2020 et la série préhistorique de Jean M. Auel, (re)commencée en début d’année.
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Suite à une rencontre dans les steppes, Ayla et Jondalar sont invités à passer l’hiver dans un camp de Mamutoï. Pour Ayla, c’est l’occasion de côtoyer pour la première fois les Autres, avec toutes les appréhensions que cela peut engendrer.
Au fil des mois, alors qu’elle finit par être acceptée de tous (ou presque) malgré son passé, les malentendus s’installent entre elle et Jondalar, les éloignant loin de l’autre. Et l’amour que Ranec, artiste et séducteur, lui porte va encore compliquer la situation.
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Le troisième volume de la série de Jean M. Auel est sans doute celui que je préfère.
Les quelques lourdeurs du triangle amoureux formé par Ayla, Jondalar et Ranec, sur lequel on s’attarde parfois un peu trop à mon goût, sont largement compensées par la découverte du mode de vie des Mamutoï. La lecture de ce roman s’apparente à un véritable cours illustré sur la vie à la préhistoire, dans tous ses aspects. Gastronomie, croyances, méthodes de chasse, arts décoratifs, organisation familiale…
Les découvertes et les apprentissages d’Ayla sont également les nôtres. Mais tout est tellement vivant, tellement réel qu’on ne peut s’ennuyer !
Tout comme dans le premier tome, les personnages qui gravitent autour d’Ayla sont intéressants, chacun à leur manière.
Talut et sa fraîcheur d’esprit, toujours à la recherche de l’originalité pour son camp. Le grand cœur de Nezzie, prête à aimer la terre entière. Deegie, qui lui fait découvrir la chaleur d’une véritable amitié entre femmes. Mamut et son grand savoir, sa certitude que le destin qui attend la jeune femme est plus grand qu’elle le pense. La sensibilité artistique de Ranec, passionné par la Beauté sous toutes ses formes – Ayla est la Femme parfaite pour lui. Tulie, femme forte poussée par l’orgueil et la fierté de son camp. Crozie, qui dissimule sous un caractère acariâtre et vindicatif la perte douloureuse de son ancien statut. La quête d’acceptation par les autres de Frebec qui finit par faire sien le camp du Lion. Et Rydag, bouleversant rappel du passé d’Ayla que je n’ai jamais fini de pleurer.
Sans oublier les animaux, Whinney et Rapide. Mais surtout Loup…
« Ayla lui sourit, avant de détacher la lanière, qu’elle avait nouée autour de sa pelisse. Elle passa la main à l’intérieur, ramena une petite boule de fourrure grise. Tout le monde se pencha pour voir ce qu’elle tenait. Tout à coup, la petite boule remua.
[…] Elle posa la petite créature sur le loess de la fosse à dessiner. Le louveteau se releva, fit quelques pas chancelants, avant de s’accroupir pour former une petite mare vite absorbée par la terre sèche.
– C’est un loup ! dit Danug.
– Un petit loup ! précisa Latie, du plaisir plein les yeux. »
J’aime vivre avec le camp du Lion au fil des pages et des saisons. Les Mamutoï sont un peuple attachant, ouvert et franc. Direct. Je m’attarde volontiers avec eux, à relire la prose de Jean M. Auel avant de m’attaquer au quatrième tome de la série, qui est tout l’opposé pour moi.
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Lire la critique du premier tome de la série, Le clan de l’ours des cavernes.
Lire la critique du deuxième tome de la série, La vallée des chevaux.
Lire la critique du quatrième tome de la série, Le grand voyage.
Lire la critique du cinquième tome de la série, Les refuges de pierre.