Alix Girod de l’Ain
publié en 2006
280 pages
Genre : roman

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.

Dieu existe.

[…]

Enfin, des larmes de joie ruisselèrent sur les beaux visages de mes enfants tandis que Pierre, tout doucement, me prit dans ses bras en murmurant : 
– Dieu existe.

***

Les vacances, ça sert aussi à faire du rangement. Et concrètement, à trier les cartons qui encombraient le petit salon de la maison des Deux-Sèvres depuis plus de dix ans ! Ce qui m’a permis de (re)découvrir des bouquins dont j’avais oublié l’existence.
Le roman d’Alix Girod de l’Ain, publié dans la collection Piment des Éditions France Loisirs, en fait partie.

Mais soyons honnête, si j’ai choisi de le lire, c’est avant tout parce qu’il était sur le dessus de la pile. Et que mon autre choix était une collection de romans tirés de la série Buffy contre les vampires !
Mais aussi parce que le résumé avait l’air rigolo.

***

Journaliste à l’humour bien senti dans un magazine féminin, Pauline Orman-Perrin, plus connue sous le nom de POP, est victime d’une expérience de mort imminente. En stand-by dans l’au-delà, elle rencontre le sosie de Karl Lagerfeld qui lui propose de la renvoyer sur terre afin de donner un sens à sa vie et de gagner son billet pour le paradis.
S’en suit une chronique quotidienne des quarante jours durant lesquels POP travaille maladroitement à sa rédemption, avec l’aide d’une bénévole de l’aide aux mourants.

***

Présenté ainsi, je me suis dit que ce roman d’Alix Girod de l’Ain allait me  faire rire après la déception précédente.
Le prologue était un peu long, mais n’a pas entamé mon optimisme. Après tout, une mort par chute de bouteilles d’eau minérale et une rencontre avec Dieu/Karl Lagerfeld, ça ne se traite pas à la légère !

Premier chapitre, la sortie du coma. Un peu mou mais normal.
Deuxième chapitre, la rencontre avec Germaine Criquet. « Je pensai qu’elle devait être un genre d’attachée de presse mandatée par l’Assistance publique pour m’inscrire à un stage de guérison par le rire, une réunion de macramé collectif ou une calamité de ce style. » Ce que POP contre sans tarder, avec un humour prometteur : « Je vous préviens, madame, je ne parle plus aux analystes. La dernière fois, ça m’a pris huit ans et l’équivalent d’un vestiaire Chanel pour m’entendre dire que si je dormais mal la nuit, c’est parce que mon père était mort dans un accident à 2 heures du matin. »
Quatrième chapitre, le retour au domicile – déjà ? Mais bon, c’est vrai que quarante jours ça passe vite…

À partir de là, mon optimisme s’est dégonflé comme un soufflé au fromage à sa sortie du four.
L’histoire aurait dû être très drôle avec l’irruption forcée de la religion dans la vie de deux ados sans problème, l’accueil d’une famille de réfugiés colombiens, le stage de lâcher-prise en baie de Somme ou encore la mère amoureuse d’un détenu de Fleury-Mérogis. Mais l’histoire est noyée sous un style qui manque de vie et de l’humour promis.
Ce n’est pas vraiment chiant, c’est juste qu’au bout de cinq chapitres (en moyenne une trentaine de pages), j’avais systématiquement envie d’aller voir ailleurs si je n’avais pas mieux à faire…

Me reste une impression de déception, à peine atténuée par des rebondissements attendus et un happy-end digne d’un conte de fées qui aurait raté l’épreuve d’originalité.
À découvrir si vous n’avez rien de mieux sous la main, ou si vous croisez sa route dans une boîte à lire de vacances !