Jean Anglade
publié en 1996
350 pages
Genre : roman

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.

Je me demande si je deviendrai jamais auvergnate.

[…]

J’espère que ça durera un peu de temps, car j’ai un grand retard d’amour à rattraper.

***

Après mes précédentes déceptions littéraires, j’ai décidé de changer de style en abandonnant l’humour faussement promis dans les résumés. Et en fouillant dans les vieux cartons qui dataient du déménagement, je suis tombée sur ce roman broché de Jean Anglade dont la photo de couverture et le titre ont attiré mon attention avec un thème qui ne peut me laisser indifférente : l’école.
Parce que, rappelons-le, je suis fille d’institutrice et j’ai pour ainsi dire grandi dans une école primaire, celle dans laquelle ma mère enseignait la lecture, l’écriture et le calcul à des enfants de six ou sept ans. J’en ai gardé une tendresse particulière pour le milieu scolaire.

***

« – J’en ai marre de Paris. Marre du métro. Marre des élèves qui me cassent les doigts, des parents qui me cassent les pieds, des voitures et des trains qui me cassent les oreilles, des collègues qui me cassent les pompons. Marre, mais marre ! Je ne suis d’ailleurs qu’une Parisienne d’occasion, née à Saint-Quentin. »
Originaire de l’Aisne, Frédérique est institutrice depuis plus de vingt ans dans le dix-huitième arrondissement. Et comme elle le dit si bien, elle en a marre de la vie qu’elle mène. Suite à certains événements personnels, elle décide de tout plaquer pour devenir institutrice remplaçante en Auvergne, région qu’elle ne connaît que de nom.

Installée dans le petit village d’Antaillat, elle finit par trouver cette sérénité à laquelle elle aspirait.
Des villageois accueillants (presque tous). Des élèves et des collègues occasionnels. Sa petite ménagerie formée entre autre par Krasucki le poisson rouge, Bunny le lapin, Croc-Blanc le husky.
Et la vie s’écoule, entrecoupée de menus et grands événements.

***

Ce roman de Jean Anglade a été pour moi comme une bouffée d’air frais au milieu d’un monde moderne qui avance trop vite. Un peu de poésie, de tendresse, de douceur, de réalisme aussi avec des thèmes d’actualité.
Une plume légère qui se lit avec plaisir.

Et c’est terrible parce que je me rends compte que je n’ai rien de plus à écrire alors que j’ai passé un très bon moment avec ce livre !
Allez, je me creuse un peu les méninges…

« La Maîtresse au piquet » est un roman soigneusement découpé en trois parties.
La première retrace le passé de l’héroïne, sa jeunesse, son passé, ce qui l’amène à prendre la décision de quitter Paris. Importante pour bien cerner le personnage, mais avec quelques longueurs je dois le reconnaître.
La deuxième partie correspond à l’installation de Frédérique dans sa nouvelle vie auvergnate, ses débuts d’institutrice remplaçante dans des écoles rurales, ses rencontres avec ses voisins – elle est très sociable, curieuse même de leurs vies. Portraits attachants, plongée dans le terroir parfois un peu trop documentée.
Et la dernière partie découle d’une rencontre en particulier. Humaine, universelle. Avec la découverte de l’autre, les différences, l’acceptation.  Et de l’inattendu au passage. De la simplicité sans jamais tomber dans la mièvrerie.

Une lecture que j’ai beaucoup appréciée, idéale pour me déconnecter des journées chargées au travail. Une pause agréable avant de retourner à autre chose.
Cela m’a rappelé, dans une certaine mesure, les émotions ressenties à la lecture de la série de Claude Michelet, Les gens de Saint-Libéral, et d’autres romans de terroir dont j’ai oublié les titres…