Nicole-Lise Bernheim et Mireille Cardot
publié en 1978
172 pages
Genre : romance policière

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.

« C’est pas la joie, marmonna Aimée Chandelaire en sortant le carnet de contredanses de sa poche. »

[…]

Et Aimée Chandelaire, future ex-pervenche, partit vers son nouveau destin en chantant à tue-tête le nouveau succès d’Olympe de Gouge :
« LES FEMMES, LES FEMMES, IL N’Y A K’ÇA. »

***

Posé sur les étagères de la boîte à lire du village des Deux-Sèvres dans lequel nous passons nos vacances, ce livre a tout d’abord attiré mon attention par son titre, « Mersonne ne m’aime ». Pourquoi Mersonne ? Pourquoi changer la première lettre de ce mot ?
Intriguée, je l’ai sorti de son refuge en bois pour satisfaire ma curiosité sur la quatrième de couverture. Et là, j’ai été titillée par un résumé particulièrement accrocheur : « du sang, de la volupté, de la mort. crac ! »

« Mais c’est quoi ce bouquin ? » ai-je pensé. C’était décidé, il fallait que je le lise pour en savoir plus !

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Dans un Paris de la fin des années soixante-dix dans lequel le féminisme est (presque) la nouvelle norme, une sage pervenche découvre un cadavre, celui d’une célèbre écrivaine qui a initié l’explosion des mouvements de femmes dans le monde entier.
S’en suit une enquête policière et la découverte de « Démones et sorcières », l’œuvre majeure de Brigitte de Savoir, par la susdite pervenche.

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Pour résumer ma lecture en une seule phrase, ce roman de Nicole-Lise Bernheim et Mireille Cardot je l’ai lu très vite… pour m’en débarrasser !

Dès les premières pages, on entre dans le vif du sujet : vocabulaire argotique et féminisme revendiqué. « Chacune s’abîma dans les profondeurs de ses pensées. Elles se sentaient émerger des poubelles de l’Histoire. Le pin-pon fut. Leurs inconscients communiquant à bloc, elles se précipitèrent à la rencontre des pinponneurs. Y en avait quatre dont un en civil. Ils harponnèrent au passage les deux curieuses et se firent ouvrir la lourde. Eux aussi nauséèrent sans pudeur. »
Ah ouais…

Le féminisme j’y suis sensible avec modération. Là ça prend des proportions extravagantes. Même les titres de chapitre n’échappent pas à la réécriture féministe, c’est le royaume de la contrepèterie : « Un Pèrecredi à la Mère-Lachaise ». Tous les mots masculins y passent, trop c’est trop !
J’aurais sans doute pu (dû ?) lire ce roman au second degré, après tout la quatrième de couverture m’avait prévenue, « Mersonne ne m’aime » est « un grand roman de Féminisme-Fiction ». Sauf que même en prenant de la hauteur, je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout accroché !

Le résumé m’avait vendu du rêve, je me suis retrouvée avec une indigestion de désillusions.
Mais bon, il en faut pour tous les goûts. Si vous vous laissez tenter par cette lecture, je serais curieuse d’avoir votre retour.