Michel Bussi
publié en 2017
462 pages
Genre : roman policier

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, que ce soit en librairie, à la bibliothèque ou sur les étagères d’un ami, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus. Et c’est parfois très parlant !

Silencieuse, la péniche glissait sous l’autobus 22.

 

Puis l’écran devant elle redevint noir.

 

Début janvier, alors que je feuilletais machinalement le dernier catalogue France Loisirs, mon regard est tombé sur un ouvrage dont le titre semblait avoir été choisi uniquement pour entrer dans l’une des catégories qui me semblaient les plus difficiles du Challenge Lecture 2018 des Éditions J’ai lu que je venais d’entamer : les paroles de chanson !
N’étant pas sûre d’apprécier ma lecture malgré la chouette couverture et le résumé imprimé dans le magazine, je décidai de passer par la bibliothèque municipale, excellente occasion pour renouveler mon abonnement en pause depuis quelques mois. Sauf que Michel Bussi étant visiblement un auteur très populaire – oui bon je sais, je plaide coupable concernant mon ignorance des auteurs les plus vendeurs à l’heure actuelle – le roman était très demandé et j’ai dû ajouter mon nom à la longue liste de réservations en attente. Je me souviens avoir pensé « Avec un peu de chance, je devrais pouvoir le lire en fin d’année… »
Et puis finalement, certains ayant dû se lasser et l’acheter, les autres le lire très vite, j’ai reçu fin avril un message m’informant que le roman que j’avais réservé m’attendrait sagement pendant huit jours à la bibliothèque. Hourra, à moi la chouette lecture !

Onzième roman de l’auteur à succès normand Michel Bussi, « On la trouvait plutôt jolie » se déroule en grande partie à Port-de-Bouc, sur la côte méditerranéenne à proximité de Marseille. C’est là que vit Leyli, une malienne élevant seule ses trois enfants Bamby, Alpha et Tidiane dans un appartement trop petit. Après avoir enchaîné les petits boulots, elle vient de décrocher un CDI de femme de ménage dans un hôtel qui lui permettra, elle l’espère, d’obtenir enfin un logement plus grand.
Dans le même temps, un homme est retrouvé vidé de son sang dans un hôtel qui loue des chambres à thème pour satisfaire les fantasmes exotiques de ses clients. L’enquête menée par le commandant Petar Velika et le lieutenant Julo Flores révèle bientôt qu’il s’agit d’un employé de Vogelzug, une association d’aide aux migrants. Et que la principale suspecte ressemble fort à Bamby, la fille aînée de Leyli.

Durant quatre jours et trois nuits, Michel Bussi nous balade de certitudes rapidement détrompées en révélations attendues mais inattendues au rythme de trois histoires qui se croisent : la routine qui dissimule le secret de Leyli et l’enquête criminelle, toutes deux entrecoupées par le récit de Leyli sur son passé qui vient se mêler intimement au présent.
Je n’avais pas d’attente particulière quand j’ai commencé ce roman, ne connaissant rien de l’auteur ou de son style. C’est sans doute ce qui permet les plus chouettes rencontres littéraires. J’ai tout de suite accroché à l’histoire, aux histoires sur fond d’actualité brûlante. Impossible de rester insensible face au récit des migrants. Celui de Leyli, mais aussi les autres.
Ce que j’ai adoré, c’est que dès les premiers chapitres, on sait que Leyli cache un secret, c’est écrit noir sur blanc. Mais c’est tellement répété que l’on finit par se dire que l’on sera forcément déçu par sa révélation, qu’il sera évident ou trop simple. Et on a beau s’y préparer, il nous cueille par surprise. Lui et tous les autres, avec ce jeu sur la mondialisation que l’on n’anticipe absolument pas.
Sans parler de la poésie au détour d’une page, dans la bouche de Ruben, le patron de Leyli. Des mots qui auraient dû nous mettre sur la voie…
« – Bonne route, valeureux voyageur, en espérant que votre périple vous guide à nouveau dans l’une de nos oasis.
Derrière eux était punaisée une carte des hôtels Ibis dans le monde.
– D’autres humbles tenanciers tout aussi dévoués que votre serviteur vous attendent aux quatre coins du monde. (Il se mit à chuchoter, assez fort toutefois pour que Leyli entende.) Je vais vous faire une confidence, mon ami, sous cette discrète enseigne au patronyme d’échassier se dissimule un passage secret entre 1823 gîtes tous identiques. Vous vous endormez à Port-de-Bouc et vous vous réveillez à Kuala Lumpur. Vous descendez petit-déjeuner à Valparaiso et vous retrouvez vos valises à Tegucigalpa. (Il cligna un œil vers le commercial interloqué, lui glissant un dépliant des Ibis dans la main.) Mieux encore que la poudre de cheminette d’Harry Potter. Ici ? Ailleurs ? Vous serez partout chez vous. »

Pour vous dire, j’ai été tellement enchantée de cette lecture que j’ai acheté un autre roman de Michel Bussi, « Sang famille », pour le lire cet été. Rendez-vous au prochain épisode !

 

Challenge Lecture 2018

  • Un livre comportant des paroles de chanson dans le titre

Mais ce livre pourrait également cocher les catégories suivantes :
– Un polar
– Un livre se passant au bord de la mer
– Un livre traitant d’une problème de société actuel

Les autres catégories du challenge sont à découvrir ici.