C’est la FIV de la dernière chance…

Après l’échec de la précédente tentative et avec l’échéance de mon quarante-troisième anniversaire qui approche à grand pas, le médecin nous a offert la possibilité d’une dernière FIV.
L’éventualité avait été évoquée lors de la réimplantation début janvier. Cela impliquait d’enchaîner directement deux cycles de traitement. Et une décision immédiate dès la connaissance du verdict négatif de la prise de sang. Ce qui a été le cas, même si nous avons dû relancer notre médecin de manière un peu énergique – encore merci à Laurence, la précieuse secrétaire du service de PMA de Reims ! Et même si, je dois l’admettre, nous avons connu un bref instant de soulagement à l’idée que « c’était fini » lorsque le samedi midi, nous avons vu s’approcher le moment où il ne serait plus possible de démarrer le traitement dans les temps.
Mais tout s’est finalement enchaîné à la dernière minute : coup de fil du médecin, échographie, pharmacie, piqûres. Et c’était reparti.

Comme pour nous faire apprécier cette dernière chance à sa juste valeur, c’est sur ce cycle que mon corps a le mieux répondu au traitement : plusieurs ovocytes au même degré de maturité le jour de la ponction et, pour la première fois, réimplantation de DEUX embryons !
C’était presque inespéré compte tenu de nos précédentes tentatives et cela aurait pu nous rendre enthousiastes. Optimistes. Cela n’a pas été le cas.
Oh bien sûr, nous étions souriants le jour de la réimplantation, nous avons plaisanté avec le médecin. Mais après un an d’échec nous sommes plus… attentistes ? Je ne suis pas sûre que ce soit le terme mais je n’en trouve pas de meilleur. Rien n’est jamais acquis et surtout pas dans ce domaine. On en reparlera si jamais la prise de sang se révèle positive. Et si…

Quel que soit le verdict dans quelques jours, je sais que je ne regretterai pas cette dernière tentative, tout comme je n’ai regretté aucune des inséminations et FIV précédentes.
Pourtant, je ne recommanderai à aucune femme d’enchaîner deux cycles de FIV sans bien y réfléchir, sans s’y préparer mentalement et surtout matériellement. La fatigue est exponentielle lorsqu’elle s’enchaîne sans permettre au corps de se reposer, de récupérer du traitement et des anesthésies générales.
Depuis une dizaine de jours, je suis physiquement au bout du bout de ma résistance physique.
Jamais je n’ai été aussi épuisée. Au point de fondre en larmes dans le métro sans aucune autre raison que cette fatigue. Au point de m’endormir tous les soirs en rentrant du travail, sans même avoir le courage, ou l’envie, de manger.
Pourtant, je continue de me lever tous les matins, de sourire à la vie, d’espérer aussi. Ma force, je sais d’où elle me vient. Je n’ai qu’à regarder l’homme qui se tient à côté de moi. Il m’aime, je l’aime. Avec cette force tout est possible.

 

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