Victor Hugo
publié en 1829
110 pages
Genre : roman à thèse

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, que ce soit en librairie, à la bibliothèque ou sur les étagères d’un ami, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus. Et c’est parfois très parlant !

Condamné à mort !

 

Ah ! les misérables ! il me semble qu’on monte l’escalier…

 

C’est lors d’un trajet en voiture, un dimanche soir sous la pluie, que m’est venue l’envie de lire ce roman. Nous discutions littérature – auteurs classiques, textes étudiés à l’adolescence et livres qui nous avaient marqués. De Victor Hugo, je ne connaissais, de nom, que « Les Misérables » et « Notre-Dame de Paris ».  Et soyons honnête, je n’avais pas particulièrement envie d’en savoir plus ! Pourtant, c’est avec un intérêt grandissant que j’ai écouté Chamallow me parler de ce roman et de son contexte, de l’engagement de cet auteur, son combat pour l’abolition de la peine de mort. Il ne pouvait qu’attiser ma curiosité. Naturellement, il est venu s’ajouter à ma liste, déjà longue, de romans à lire.
Premier livre lu dans le cadre du Challenge Lecture 2018 des Éditions J’ai lu, j’ai fait ce choix, je l’avoue, par facilité. Texte court et disponibilité immédiate ! Mais je ne le regrette pas, c’est une lecture que je recommande sans hésiter.

Dans « Le dernier jour d’un condamné » Victor Hugo nous fait vivre la dernière journée d’un condamné à la guillotine durant la première moitié du 19ème siècle.
Roman particulièrement immersif parce qu’écrit à la première personne, il nous plonge dans les pensées et souvenirs de cet homme dont nous ignorons tout, en dehors du fait qu’il est coupable et relativement cultivé. J’ai aimé cet anonymat ; l’identité du condamné, son crime sont accessoires au vu de sa mort programmée. Seuls sont importants les derniers moments qu’il vit, les émotions qu’il ressent. Comme pour nous permettre de nous identifier à lui plus aisément.
Ce qui m’a séduite également, ce sont les chapitres courts qui m’évoquent la respiration du condamné, tantôt profonde lorsqu’il repense à sa vie d’avant, à son procès ou encore à son quotidien dans la prison de Bicêtre, tantôt haletante lorsque les émotions prennent le dessus : l’angoisse, la peur, la souffrance morale… Notre rythme cardiaque s’accorde alors à la respiration du roman, entre intensité affolante et insupportable lenteur.
Autre point positif, j’aime beaucoup le fait que la lecture de ce roman me fasse réfléchir. Si cela ne remet pas en cause mes convictions personnelles, cela ne m’empêche pas de me questionner. Sur l’intérêt de la peine de mort, au-delà de l’évidente absence de récidive. Sur les souffrances physiques et morales du condamné. Sur la réalité de son repentir. Sur ce qui permet à l’être humain de s’arroger le droit de vie ou de mort.
Pour finir, ces quelques mots extraits du chapitre III resteront gravés dans ma mémoire. « Les hommes sont tous [des] condamnés à mort avec des sursis indéfinis. » Cette phrase fait écho à une pensée qui m’accompagne depuis longtemps, sur le fait que la mort est le point commun entre tous les êtres vivants. Nul n’y échappe, seul le moment où elle frappe nous est inconnu… excepté dans le cas d’un condamné à mort, ce qui est parfaitement mis en évidence dans le roman.

 

Challenge Lecture 2018

  • Un livre sur la mort ou le deuil

Mais ce livre pourrait également cocher la catégorie suivante :
– Un livre qu’on vous a prêté ou qu’on vous a offert

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