Robin Hobb
publié en 1996
439 pages
Genre : fantasy
Titre original : Royal Assassin
Deuxième volume de la série en 6 volumes (en France) de L’Assassin Royal …
ou première partie du deuxième volume de la trilogie originale
Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.
Pourquoi nous est-il interdit de rédiger une étude détaillée des différentes magies ?
[…]
« Et mon arme, c’est lui »
***
J’ai toujours du mal à faire la critique d’une série littéraire. Faut-il en parler dans sa globalité, ou volume après volume ? Les deux options ont du sens, leurs avantages et leurs inconvénients.
L’œuvre forme un tout dans sa globalité, une histoire qui se construit au fil des pages, des chapitres, des livres. Qu’il est difficile de critiquer tant que l’on n’est pas parvenu là où l’auteur a choisi de nous emmener au final.
Mais chacune des parties est une pierre distincte dans cet édifice. Avec ses qualités et ses défauts, qui ne sont pas forcément les mêmes d’un volume à l’autre.
En fait, la principale difficulté réside dans le découpage « à la française » de ces grandes séries littéraires, souvent différent du découpage original de l’auteur. Et c’est le cas de L’Assassin Royal de Robin Hobb, composé originellement de trois parties, mais que l’on retrouve en six volumes en France. Il faut croire que les lecteurs français s’effraient facilement d’un livre de plus de cinq cents pages !
Je me suis alors posé la question de la critique des différentes parties selon l’auteur ou selon l’éditeur français ? Bon, vous avez déjà la réponse en lisant le titre et la présentation de cet article, mais la question méritait d’être posée. Et je ne pense pas qu’il y ait de bonne ou de mauvaise réponse, juste un choix personnel.
Donc cette fois-ci, j’ai choisi de suivre le découpage de l’éditeur français, simplement parce qu’il y a six livres sur les étagères de ma bibliothèque. Mais en gardant à l’esprit que l’histoire n’est pas finie.
***
Après une douloureuse convalescence dans le royaume des Montagnes, suite à la double tentative d’assassinat contre lui et le roi-servant Vérité, Fitz fait son retour à la cour des Six-Duchés. Et reprend son rôle et son apprentissage d’assassin royal en multipliant les secrets qu’il cache aux uns et aux autres.
L’amour, le lien de Vif, l’Art qui consume Vérité dans sa lutte contre les Pirates rouges, son statut de conseiller auprès de la reine-servante Kettricken, les complots ourdis par Royal pour affaiblir le roi Subtil, les énigmes du Fou.
Tous les éléments se mettent en place, dans l’attente de…
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Très clairement, dans cette première partie du deuxième tome de la trilogie de L’Assassin Royal, Robin Hobb pose ses pions.
Certains nous sont déjà connus et consolident leur position sur l’échiquier royal. D’autres font leur apparition et prennent place dans le jeu. Tous sont liés par d’invisibles liens. L’échiquier de Robin Hobb est en fait une toile d’araignée subtile, sur laquelle chaque mouvement, même le plus infime, se répercute sur les autres pièces.
Et relire L’Assassin Royal, c’est prendre conscience de cette trame qui était cachée à nos yeux lors de la première lecture de la série. Et comprendre enfin avec une parfaite clarté les paroles du Fou :
« Non, Fitz ; je me suis peu à peu convaincu que c’est par toi que tout passe. » Il me tapota la poitrine de son sceptre à tête de rat. « La clé de voûte, la porte, le carrefour, le catalyseur, tu as été tout cela et tu continues à l’être. Chaque fois que je tombe sur une croisée de chemins et que la piste est incertaine, je hume le sol, je billebaude, j’aboie, je renifle et je trouve une odeur : la tienne. Tu crées des possibilités. Tant que tu existes, on peut manœuvrer l’avenir. C’est pour toi que je suis venu, Fitz ; tu es le fil que je tords. Un des fils, en tout cas. […]
Le nom de ta maison, c’est l’avenir qui remonte le temps jusqu’à toi et qui te baptise du nom que ta lignée méritera un jour : les Loinvoyant. C’est l’indice qui m’a mis la puce à l’oreille : l’avenir qui revenait jusqu’à toi, là où ta lignée croisait mon existence, et qui te donnait un nom. Je suis venu et qu’ai-je découvert ? Un Loinvoyant qui n’avait pas de nom ! Aucun nom dans aucune histoire, passée ou à venir. Mais je t’ai vu en prendre un, FitzChevalerie Loinvoyant. Et je veillerai à ce que tu en sois digne. » Il s’approcha de moi, me saisit par les épaules. « Toi et moi, Fitz, nous sommes ici pour changer l’avenir du monde. Pour maintenir en place le petit caillou dont la disparition pourrait provoquer la chute du rocher. »
Dans le fond, c’est dans ce tome que Robin Hobb nous fait la parfaite description de ce qu’est Le Royaume des Anciens, l’œuvre dans son ensemble – n’hésitez pas à visiter son site en anglais. Il s’agit, en toute modestie, du récit des événements qui changeront le monde.
Ainsi parle le Fou, encore et toujours lui :
« J’ai vu la fin du monde, Fitz, je l’ai vue tissée aussi clairement que ma propre naissance. […] La chute du royaume des Six-Duchés fut la pierre qui déclencha l’avalanche. Dès lors, les sans-âmes se répandirent comme une tâche de sang sur la plus belle chemise du monde. Les ténèbres dévorent et ne sont rassasiées que lorsqu’elles n’ont plus qu’elles-mêmes dont se nourrir. »
Après ces mots, il n’y a rien d’autre à ajouter. Juste aller chercher la suite sur l’étagère…
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Lire la critique du premier volume de L’assassin Royal, L’apprenti assassin.