Isaac Asimov
publié en 1950
285 pages
Genre : recueil de nouvelles de science-fiction
Titre original : I, Robot
Premier volume du Cycle des robots
Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.
Je compulsais mes notes avec un sentiment d’insatisfaction.
[…]
Elle est morte le mois dernier à l’âge de quatre-vingt-deux ans.
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Après avoir terminé en huit jours le livre du mois de février de notre Challenge Lecture 2021, je me suis trouvée désœuvrée. Que faire pour passer le temps en attendant l’enregistrement du troisième numéro de Des livres et nous ! et le thème de mars ?
Bon, ce n’est pas comme si on manquait de livres à la maison. Mais avec déjà en parallèle la lecture de la vingtaine de volumes de « La roue du temps » de Robert Jordan, je voulais quelque chose de simple, de léger… de court, surtout. Juste histoire de tenir jusqu’à la fin du mois. Et c’est dans les romans reçus en cadeau de mariage que j’ai trouvé mon bonheur.
Ma première rencontre littéraire avec la science-fiction date de l’adolescence, avec un roman étudié au collège qui, je dois l’avouer, m’a laissé une impression négative particulièrement durable. Malgré les films, les séries et les autres romans lus depuis, j’ai gardé cette idée préconçue qu’ « un roman de science-fiction, c’est chiant à lire ».
Mais les lois de la robotique d’Isaac Asimov, ça me parlait sans que je sache vraiment ce que c’était. Un peu comme quelque chose qui aurait fait partie de mon quotidien sans que je me sois jamais interrogée dessus. Alors pourquoi pas maintenant ?
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Première surprise, « Les robots » n’est pas un roman, mais un recueil de nouvelles liées par une trame commune : lors d’une interview, un jeune journaliste recueille des anecdotes de la part d’une robopsychologue qui part à la retraite.
Nous sommes en 2057. Le Dr Susan Calvin a consacré sa carrière, et toute sa vie, aux robots au sein de l’entreprise US Robots. Elle maîtrise parfaitement leur psychologie et a travaillé à leur amélioration. Inévitablement, au cours de ses années en temps que robopsychologue, elle a été confrontée, directement ou à travers ses collègues, aux limites des trois lois de la robotique. Ce sont ces anecdotes qu’elle partage avec le journaliste qui sont autant de nouvelles, couvrant une période allant de la fin du vingtième siècle au milieu du vingt-et-unième.
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Deuxième surprise, le style d’Isaac Asimov.
Je m’attendais à quelque chose de pompeux, d’aride, de rébarbatif, à l’image du souvenir que j’avais gardé de ma première expérience. Et c’est tout l’inverse. C’est fluide, ça se lit tout seul et sans m’en rendre compte, je me suis immergée dans ce monde dans lequel les robots sont à la fois interdits sur Terre et une banalité en dehors de la Terre.
Décrit entre 1940 et 1950, le futur d’Asimov se déroule dans notre présent, et il me paraît pourtant encore tellement loin de nous malgré sa simplicité : voyages interstellaires, stations spatiales, colonisations minière de Mercure… Encore aujourd’hui, ces nouvelles restent futuristes et elles en conservent le charme.
Et je pense que je ne suis qu’au début de mon voyage. J’ai un peu l’impression que « Les robots » est en quelque sorte la préquelle des trois cycles de science-fiction de l’auteur. C’est en tout cas le seul qui se déroule dans un monde relativement contemporain et proche de nous.
Ce premier volume me donne envie d’en découvrir plus et me réconcilie avec la science-fiction, une belle réussite !
Ce n’était pourtant pas gagné au niveau des personnages qui, sans être antipathiques, ne sont pas vraiment sympathiques non plus.
Le Dr Susan Calvin est une femme froide, qui conserve son calme en toute circonstance (à une exception près), qui semble presque un robot elle-même. Ce qui devient ironique dans la nouvelle La preuve. Pas vraiment le genre de héros attachant auquel on aime s’identifier. Elle est pourtant très intéressante à suivre et je me suis surprise à attendre ses analyses des diverses situations avec impatience.
Les deux testeurs Gregory Powell et Mike Donovan sont plus amusants, surtout parce qu’ils sont confrontés sur le terrain à des problématiques inattendues et parfois loufoques, liées aux trois lois de la robotique. Comme dans Raison, ce robot dont l’esprit cartésien refuse de croire que les humains sont ses maîtres parce qu’ils sont imparfaits et qui devient le prophète, auprès des autres robots, d’un culte de l’ordinateur central de la station spatiale !
Au final, j’ai passé un très bon moment avec Isaac Asimov. Et je suis curieuse de découvrir le futur plus lointain des autres tomes du Cycle des robots. Peut-être une prochaine lecture ?