Aimé Jacquet
publié en 1999
302 pages
Genre : autobiographie
Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, que ce soit en librairie, à la bibliothèque ou sur les étagères d’un ami, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus. Et c’est parfois très parlant !
C’est comme un trou noir.
Tout sera dit.
La soirée du 12 juillet 1998 restera gravée dans ma mémoire.
Je vivais alors à La Rochelle, dans un studio au troisième étage idéalement situé à proximité du vieux port. C’était l’été, il faisait beau. Et depuis un mois je suivais assidûment la Coupe du monde de foot, et surtout le parcours de notre équipe nationale entraînée par Aimé Jacquet.
Je me souviens de mon enthousiasme durant le match. De l’euphorie de la victoire. De l’effervescence dans les rues jusqu’au bout de la nuit, cris de joie, klaxons qui résonnent, embrassades entre voisins.
Je me souviens avoir pensé que je vivais un moment historique.
C’est pour le souvenir de cette soirée que, lorsque j’ai dû choisir un deuxième ouvrage pour le Challenge Lecture 2018 des Éditions J’ai lu, mon choix s’est porté sur l’autobiographie d’Aimé Jacquet. J’étais curieuse de découvrir le parcours de l’homme et de l’entraîneur. D’assister de l’intérieur à la création d’une équipe championne du monde. De connaître « sa » version de l’histoire, loin des commentaires négatifs qui avaient circulé dans la presse et les médias à l’époque.
Et puis je l’avoue, le livre était rangé sur l’une des étagères de la bibliothèque, cela a facilité ma décision !
« Ma vie pour une étoile » nous emmène donc sur les traces d’Aimé Jacquet, gamin passionné de foot né dans une petite ville de la Loire au début des années quarante. Fils de boucher, apprenti, ouvrier métallurgiste, footballeur amateur. Des débuts professionnels à Saint-Étienne avant d’entamer sa carrière d’entraîneur à Lyon et de rencontrer le succès à Bordeaux. Nommé sélectionneur de l’équipe nationale au lendemain de la non qualification de la France à la Coupe de monde 1994. Et c’est là que tout commence, avec cette simple phrase « Président, on va être champions du monde ! »
S’il est très intéressant, d’un point de vue psychologique, de découvrir de quelle manière se construit une équipe destinée à être victorieuse, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur l’assurance de la victoire affichée tout au long de ces pages, a posteriori. Ce n’est pas que je remette en question la sincérité d’Aimé Jacquet, mais il nous arrive à tous d’avoir de telles convictions qui ne se réalisent pas, sans que cela n’amoindrisse pour autant la réalité de nos sentiments lorsque cela se réalise. J’avoue que j’ai un peu de mal à admettre que le doute ne soit pas venu le titiller occasionnellement.
L’intérêt de cette lecture ne réside pas dans le style littéraire – il s’agit d’un témoignage rédigé comme tel par un homme dont le métier est de coacher des sportifs. Son discours est simple, direct, sans fioriture. Et j’y retrouve des mots entendus alors, retranscrits et parfois raillés dans les médias. « Une sélection nationale, ce n’est pas une juxtaposition d’individualités, une mosaïque de talents supposés les meilleurs. C’est un collectif. Un groupe qui vit ensemble son football. »
Au final je n’ai pas appris grand-chose, si ce n’est le détail du parcours de l’homme avant sa nomination ou la raison de certaines décisions précises durant la phase préparatoire de quatre années avant le début de la Coupe du monde. Mais j’ai passé un bon moment à lire certaines anecdotes, à voir les joueurs à travers le regard de l’entraîneur, à (re)découvrir qu’une équipe ne se limite pas à vingt-deux noms sur une feuille de papier.
Un livre sympathique mais qui sera vite oublié…
Challenge Lecture 2018
- Un livre traitant d’un sport
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