Laura Esquivel
publié en 1989
265 pages
Genre : roman de réalisme magique
Titre original : Como agua para chocolate

Mon incontournable
Lorsque je choisis un livre, la lectrice passionnée que je suis a un petit rituel incontournable : lire la première et la dernière phrase pour se donner envie d’en découvrir plus.

INGRÉDIENTS :
1 boîte de sardines
1 demi-kilo de chorizo
1 oignon
Origan
1 boîte de piments « serranos »
10 petits pains ronds

RECETTE :
L’oignon doit être haché très menu.

[…]

J’ignore pourquoi je ne les réussis jamais aussi bien qu’elle et je verse tant de larmes en les préparant, peut-être parce que je suis autant sensible à l’oignon que Tita, ma grand-tante, qui restera vivante tant qu’il y aura quelqu’un pour cuisiner ses recettes.

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Après avoir découvert le Nigéria dans mon premier choix de roman pour le Challenge Lecture 2020, je poursuis mon voyage littéraire en m’arrêtant cette fois au Mexique.

Si je suis incapable de me souvenir comment ce roman de Laura Esquivel est arrivé dans ma liste de propositions de lecture, je sais en revanche pourquoi je l’ai choisi. J’ai aimé la promesse de son sous-titre « Roman-feuilleton où l’on trouvera des recettes, des histoires d’amour et des remèdes de bonne femme ». Je trouvais le mélange original, séduisant. Irrésistible !
La gastronomie fait partie de ma vie. J’aime cuisiner, j’aime me régaler. Plonger un doigt gourmand dans une préparation pour la goûter. Respirer l’odeur des épices et des herbes aromatiques. Et ce n’est rien de dire que j’adore le chocolat ! Alors comment ne pas être tentée par un titre comme « Chocolat amer » ?

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Dans le Mexique révolutionnaire du début du vingtième siècle, Tita tombe follement amoureuse de Pedro. Mais leur amour est condamné d’avance : Tita est la dernière fille de Mamá Elena, son destin est de s’occuper de sa mère jusqu’à sa mort, sans jamais se marier. Mais leur passion est trop forte pour s’éteindre sous le poids des traditions.
Mêlant intrigues amoureuses et recettes savoureuses, « Chocolat amer » nous plonge dans un récit qui met les sens à l’honneur, le tout saupoudré d’une pincée de magie.

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Une très belle rencontre que ce premier roman de Laura Esquivel, dont je vous invite à découvrir (prochainement) le site, en espagnol ou en anglais.

J’ai tout d’abord été séduite par la forme originale de roman-feuilleton, douze chapitres pour les douze mois de l’année, chacun débutant par les ingrédients d’une recette traditionnelle qui sert de point de départ à l’histoire.
L’intrigue se révèle petit-à-petit, secrets de famille, poids des traditions et révolution mexicaine en toile de fond avec en personnage central Tita, dont le talent est de sublimer ses sentiments dans la cuisine. Malheureuse lors du mariage de sa sœur aînée, son gâteau Chabela devient un puissant laxatif. Heureuse d’un bouquet de celui qu’elle aime, ses cailles aux pétales de roses révèlent un pouvoir aphrodisiaque.
« La fusion entre le sang de Tita et les pétales des roses que lui avaient offertes Pedro se révéla des plus explosives. […] On aurait dit que l’aliment qu’elle était en train d’ingérer produisait sur elle un effet aphrodisiaque car elle commença à éprouver une chaleur intense dans les jambes. Un chatouillement au milieu de son corps l’empêchait de rester correctement assise sur sa chaise. Elle se mit à transpirer et à imaginer ce qu’elle ressentirait à cheval, dans les bras d’un partisan de Pancho Villa, l’un de ceux qu’elle avait vus la semaine précédente pénétrer sur la place du village, sentant la sueur, la terre, les petits matins de danger et d’incertitude, la vie et la mort. »

Mais le plus intéressant dans ce découpage en douze chapitres, c’est l’illusion que l’histoire se déroule sur une année. Et au début on y croit. Avant de réaliser que Laura Esquivel joue avec la chronologie comme elle joue avec nos sens ou notre perception.
C’est en arrivant au dernier chapitre que l’on découvre qu’une vie entière s’est écoulée en douze mois. Et que l’amour est plus fort que tout. Le final est grandiose, à la hauteur du talent culinaire de Tita.

Un roman qui se lit comme on déguste un plat, une dernière bouchée juste pour le plaisir. Et qui mérite le succès qu’il a connu, traduit en trente-cinq langues et adapté au cinéma sous le titre Les épices de la passion.
Tiens, je me demande si je peux trouver ce film…

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Challenge Lecture 2020

  • un roman qui parle de nourriture

Les autres catégories du challenge sont à découvrir ici.